Les grandes affaires criminelles.

Les grandes affaires criminelles.

SERIAL KILLER


JEAN-YVES MOREL OU LA BANALITé DU MAL.

 

En juin 1997, une étudiante, Elisabeth Griffin, disparaît, en Normandie. Quelques jours après sa disparition, le 3 juillet 1997, sa voiture est retrouvée sur un parking de Lillebonne. Rien n'a été volé dans le véhicule et le sac à main de la victime s'y trouve.  En fouillant la voiture, les gendarmes trouvent un numéro de téléphone sur un bout de papier, qui est celui d'un certain Jean-Yves Morel. Cet homme est marié, a un enfant et travaille comme laborantin chez Bayer, une entreprise chimique. Il a un profil de Monsieur "Tout le Monde", issu d'une famille de la classe moyenne supérieure, puisque son père est prof de faculté et ses soeurs sont médecin et informaticienne. Elisabeth Griffin a connu Jean-Yves Morel lorsqu'elle a fait un stage dans son entreprise, donc il n'est pas anormal qu'elle ait son numéro de téléphone. Mais les gendarmes découvrent qu'un an auparavant, une autre personne a disparu dans les connaissances de Jean-Yves, sa belle-soeur, Marylène Rousset, 17 ans, qui s'est volatilisée près de Rouen. Un an plus tard, la justice conclut à une fugue et classe l'affaire.

Les enquêteurs, qui avaient trouvé ce Jean-Yves d'une normalité confondante,  trouvent désormais curieux que 2 femmes, qui se ressemblaient, qui disparaissaient à un an d'intervalle, connaissaient, toutes les 2, Jean-Yves Morel.

Le laborantin est mis en garde en vue et interrogé, mais il ne lâche rien et il est relâché. Mais les gendarmes ont découvert, en perquisitionnant son domicile, que l'homme, à l'insu de son épouse, était un grand consommateur de films pornographiques, 140 cassettes étant retrouvés chez lui. Aussi, ils vont continuer à le surveiller, persuadés que cet individu a quelque chose à avoir dans les deux disparitions.

Quelques mois plus tard, ils sont informés par un voisin que Mr Morel a fait des travaux dans son jardin, il y a quelques mois. Les gendarmes vont alors de nouveau perquisitionner sa propriété en utilisant, pour la première fois, un géo-radar, capable de repérer des anomalies dans le sol. Dans le garage, dessous une dalle de béton de 90 cm d'épaisseur, deux corps momifiés, ceux des deux femmes, vont être découverts. Le gentil Monsieur Morel, bien sous tous rapports, était en fait un serial-killer en devenir.

(Source : L'affaire Morel sur Wikipedia).

L'émission "48 H", sur la 5, relate cette sinistre affaire :



05/12/2020
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TOSCANE SANGLANTE : LE MONSTRE DE FLORENCE.

 

Le sociologue français Salvatore Maugeri revient dans son livre "Toscane sanglante" ( le site de l'auteur où vous pouvez acheter le livre) sur le Monstre de Florence, serial-killer italien qui a terrorisé l'Italie dans les années 80. En effet, de 1981 à 1985, 7 couples sont sauvagement assassinés, la nuit, dans la campagne toscane, selon un modus operandi immuable. De jeunes amoureux, cherchant un peu de quiétude, pour leurs ébats amoureux, se font occire par balles, dans leur voiture, le tueur se livrant à des mutilations post-mortem. Le lien entre tous ces crimes ? Les balles, qui sont tirées par une même arme, un Beretta 70. Rapidement les enquêteurs relient ces crimes à 2 autres ...un couple tué en 1974 et un autre en 1968 !!! Toujours la même arme ! Cette série de crime incroyable, qui a eu peu d'échos en France, il faut dire qu'à la même époque, les journaux hexagonaux étaient saturés par l'affaire du petit Grégory, a donné lieu à une chasse à l'homme sans précédent, menée par une unité spéciale uniquement dédiée au Monstre. Mais comme le montre l'auteur, l'incompétence de certains enquêteurs et de quelques juges, la guerre des polices, a transformé cette enquête en une vaste farce juridico-policière qui désigne des coupables incertains, de quelques simplets de la Toscane profonde menés par un paysan lubrique, Pietro Pacciani à une piste satanique plutôt folklorique qui nous amène sur des théories conspirationnistes ubuesques ! Salvatore Maugeri, qui connaissait bien la dernière victime du Monstre, le français Jean-Michel Kraveichvili, assassiné avec sa compagne, 

 


 

dénoue avec clarté cet écheveau inextricable que fut l'enquête initiée par les polices italiennes, en dénonçant les turpitudes de ces dernières. Le Monstre n'a jamais été vraiment identifié mais ce mystère tient peut-être sa solution dans le double assassinat de 1968 et les investigations continuent. Ecoutez le passage de l'auteur, Salvatore Maugeri, à L'heure du crime, chez Jacques Pradel sur RTL : http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/le-monstre-de-florence-7781598131


27/02/2016
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MARCEL BARBEAULT, LE TUEUR DE L'OMBRE.

 

Du 10 janvier 1969 à fin janvier 1976, 7 femmes et un homme vont être victimes d'un tueur, à Nogent-sur-Oise. Un homme grand et fort s'introduit chez des femmes seules, les tue d'une balle de 22 long rifle dans la tête, les déshabille, vole leur sac et prend la fuite.  Une victime a réussi à s'enfuir et a pu donner des détails sur la silhouette du tueur ainsi qu'un portrait-robot très imparfait, puisque l'assassin avait le visage caché.

 


 

La police a retrouvé un sac sur les lieux d'un des crimes, une sorte de porte-casse-croûte assez répandu dans les milieux ouvriers.

Le modus operandi semble être toujours le même avec la  neutralisation/mise à mort/déshabillage/vol. Mais dans cette série, il y a  une crime atypique. Dans la nuit du 28 au 29 mai 1973, un couple d'amoureux est tué par balles, près du cimetière de Laigneville. Ce double meurtre chiffonne l'inspecteur Daniel Neveu, qui, depuis 1974, a repris l'affaire des meurtres de Nogent à zéro.

 


         (Daniel Neveu dans les années 2000)

 

Ce jeune fonctionnaire, entré dans la Police Nationale juste avant mai 1968, va apporter un éclairage nouveau à l'enquête. Neveu s'aperçut que le double meurtre du cimetière ne collait pas avec le modus operandi habituel du tueur, qui s'en prenait aux femmes seules. Or, cette fois-ci, un homme avait été occis, avec sa compagne. Il émit l'hypothèse que ce forfait était une "crime d'opportunité". Le tueur était allé se recueillir sur la tombe d'un proche, au cimetière de Laigneville et avait profité de l'aubaine de ce couple isolé, pour effectuer son macabre forfait. L'inspecteur fit relever tous les noms du cimetière pour croiser les informations avec d'autres fichiers, celui des habitants de Nogent, des suspectés et ceux qui avaient déjà eu des problèmes avec la justice, car Neveu était persuadé que l'assassin était d'abord un voleur, qui avait déjà eu des démêlés avec la justice. Ces recherches laborieuses permirent de dresser une liste de 30 noms dont un certain Marcel Barbeault, 35 ans, mari, père et ouvrier modèle. Barbeault allait souvent se recueillir sur la tombe de sa mère au cimetière de Laigneville et avait déjà eu, par le passé, des problèmes avec la justice pour des cambriolages. Le 14 décembre 1976, une perquisition est effectuée au domicile du suspect. La police mit la main sur un fusil 22 long rifle qui, après analyse balistique, se révéla être l'arme des 8 crimes. Les enquêteurs s'aperçurent aussi que chaque fois que les forfaits étaient commis, Barbeault ne travaillait pas, il était où en vacances ou en RTT. Le suspect nia les faits qui lui étaient reprochés, affirmant qu'il avait trouvé ce fusil dans une cabane ...Peu loquace avec les policiers, puis avec son avocat, Maître Jean-Louis Pelletier,  Marcel Barbeault resta une énigme. L'élément déclencheur de sa série meurtrière fut certainement le décès de sa mère adorée, en 1968, mais les psychiatres n'ont pu déchiffrer le mystère de ce serial-killer à l'apparence si banale.

Le 25 mai 1981, juste après l'élection de François Mitterrand, Marcel Barbeault fut jugé à la cour d'assise de Beauvais et condamné à la prison à perpétuité. Rejugé en 1983, il prit la même peine et est toujours emprisonné aujourd'hui.

L'inspecteur Daniel Neveu qui résolut cette affaire en vrai profiler, à l'époque où le profilage des serial-killer n'existait pas,  fut aussi un des acteurs principaux de l'enquête sur le  "tueur de l'Oise", le gendarme Alain Lamare. Et encore une fois, il eut la bonne intuition, celle que ce tueur faisait partie des forces de l'ordre, mais c'est une autre histoire.

 

Faites entrer l'accusé sur l'affaire Barbeault.

 


 

 

 


05/10/2015
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CARY STAYNER, LE TUEUR DE YOSEMITE PARK.

 

Cary Stayner, né en 1961,  a grandi à Merced, en Californie. En 1972, son jeune frère Steven disparaît et ne réapparaîtra que 7 ans plus tard, en 1980, s'échappant des griffes du pédophile Kenneth Parnnell, emmenant avec lui le jeune Timothy White, dernière victime du prédateur. Curieusement, Parnell ne fut condamné qu'à 7 ans de prison, peine bien douce pour un kidnappeur et violeur d'enfants !! Cette histoire marqua l'Amérique, et Steven Stayner devint un héros, 


 

qui se tua en moto en 1989. La ville de Merced lui  rendit hommage avec ce bronze dédié à tous les enfants disparus.


 

Cary, son grand-frère, fut évidemment marqué par ce drame familial et vécut dans l'ombre de son petit-frère pendant longtemps. Artiste manqué, solitaire invétéré, Cary se fit engager en 1997, comme factotum, à l'hôtel Cedar Lodge, à El Portal, dans le Parc National Yosemite.


Discret et travailleur, Cary entamait une nouvelle vie proche de la nature qu'il avait toujours aimée.

En février 1999, 3 femmes, Carole Sund et sa fille Julie, accompagnée par Silvina Pelosso, disparaissent de la circulation alors qu'elle logeait au Cedar Lodge.


 

L'enquête du FBI ne donna rien et l'affaire se dirigeait doucement vers un "cold case". Mais 6 semaines après, une voiture carbonisée fut découverte dans le Park Yosemite, avec 2 corps dans le coffre, qui furent identifiés comme étant ceux de Caroline Sund et Silvina Pelosso. Mais aucune trace de  Julie Sund. Deux semaines plus tard, la police reçut une lettre anonyme avec un croquis représentant le lac artificiel de Don Pedro, avec une croix désignant l'endroit où le corps de Julie se trouvait. La jeune femme gisait bien là, elle avait été égorgée. Le FBI arrêta alors 3 toxicomanes de Modesto censés être les meurtriers, rassurant les habitants de la région.

Mais en juillet 1999, une autre femme fut déclarée disparue, Joie Armstrong, naturaliste travaillant pour le Yosemite Park et habitant sur place. Un corps décapité fut trouvé juste à côté de la maison de la scientifique, identifié rapidement comme celui de Joie.


 

Le FBI fit le rapprochement avec l'affaire des 3 femmes assassinées et les enquêteurs pensèrent à un tueur en série. Un pompier va alors donner une information capitale. Passant à côté du chalet, le jour de l'assassinat, il avait remarqué un 4x4 International Harvester Scout garé près de la maison, un véhicule assez rare. Listant le nombre de ces engins dans la région, le FBI trouva 2 personnes propriétaires de ce 4x4, dont le gardien du Cedar Lodge, Cary Stayner.


 

Homme sans problème, mormon, dessinateur hors-pair, l'individu est peu disert et les experts diagnostiqueront, plus tard,   un autisme de type "Asperger". L'agent du FBI, Jeff Rinek,


interpella Cary et l'interrogea. Rapidement, Stayner passa aux aveux, mis en confiance par Rinek. Il avoua qu'il était taraudé par des idées de meurtre depuis l'enfance et qu'il était l'assassin des 4 femmes.

Plaidant la folie pour échapper à la justice des hommes, il fut condamné à mort en 2002, et attend son exécution dans le couloir de la mort de la prison de San Quentin.

Voici l'histoire de Cary Stayner, la victime qui devint bourreau !

 



22/08/2015
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RUSSELL WILLIAMS, LE COLONEL SERIAL-KILLER.

 

Russell Williams avait des états de service militaire remarquables. Engagé dans les forces armées canadiennes en 1987, pilote d'avion émérite, l'homme va connaître une ascension foudroyante, couronnée par son grade de Colonel, en 2005 et sa nomination à la tête de la base militaire de Trenton , en Ontario. A 42 ans, Williams est un des éléments les plus prometteurs de l'armée canadienne, promis au grade suprême de général. Marié à  Mary Elisabeth Harriman depuis 1991, notre officier supérieur est comblé sur le plan personnel et professionnel, apprécié de ses subordonnés comme de ses voisins pour sa professionnalisme et sa gentillesse. 

Le 25 novembre 2009, la caporale Marie-France Comeau, qui travaillait sur la base de Trenton

 


 

est retrouvée morte à son domicile. Elle a été agressée sexuellement et étranglée. L'enquête ne permet pas de retrouver le coupable. Le colonel Williams, son supérieur hiérarchique, rendit un hommage public à la jeune femme, et demanda à la police canadienne de le tenir au courant de l'enquête.

Le 28 janvier 2010, Jessica Lloyd, une jeune femme habitant près de la base de Trenton, disparaît de son domicile sans laisser de traces.


 

La police releva, autour de la maison, des traces de pneus et de pas, imprimées sur la neige. Un automobiliste qui était passé près de la maison, dans la nuit du 24 au 25, se rappela de la présence d'un 4x4 Nissan et en informa les policiers. Décidée a retrouvé rapidement le coupable, la police eut l'idée d'effectuer des barrages routiers, autour de la résidence de la jeune femme disparue, et de vérifier les pneus des véhicules arrêtés. A volant de sa Nissan Pathfinder, le colonel Russell Williams, allant au travail, se fit arrêter par un de ces barrages routier. Les policiers remarquèrent que le 4x4, de la même marque que celui vu, le soir de la disparition, par un automobiliste, avait des pneus de la même marque et de la même structure que ceux retrouvés imprimés dans la neige, près de la résidence de la disparue. Interrogé par la police le 7 février 2010, les policiers vont être sidérés par les aveux du colonel canadien. Outre qu'il avoua le meurtre et le viol de Marie-France Comeau et de Jessica Lloyd, Williams reconnut qu'il avait photographié les victimes et filmé leur mise à mort !! Violeur, tortionnaire et tueur, le colonel était aussi un collectionneur fétichiste de dessous féminins, qu'il volait au gré de ses ballades nocturnes, et se photographiant, les portant.

 


 

L'effroi gagna les amis et connaissances de Russell Williams, qui avait camouflé sa double vie pendant tant d'années, et passait  du statut de militaire brillant à celui de serial-killer sadique dégénéré !


 

Expulsé de l'armée en 2010, déchu de ses nombreuses médailles militaires, le brillant colonel Williams passera le reste de sa vie en prison, puisqu'il plaida coupable à son procès des 82 chefs d'accusation le concernant.

Voici un documentaire sur l'effroyable et énigmatique colonel Williams, un tueur si proche !

 



01/12/2014
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