Les grandes affaires criminelles.

Les grandes affaires criminelles.

MARCEL BARBEAULT, LE TUEUR DE L'OMBRE.

 

Du 10 janvier 1969 à fin janvier 1976, 7 femmes et un homme vont être victimes d'un tueur, à Nogent-sur-Oise. Un homme grand et fort s'introduit chez des femmes seules, les tue d'une balle de 22 long rifle dans la tête, les déshabille, vole leur sac et prend la fuite.  Une victime a réussi à s'enfuir et a pu donner des détails sur la silhouette du tueur ainsi qu'un portrait-robot très imparfait, puisque l'assassin avait le visage caché.

 


 

La police a retrouvé un sac sur les lieux d'un des crimes, une sorte de porte-casse-croûte assez répandu dans les milieux ouvriers.

Le modus operandi semble être toujours le même avec la  neutralisation/mise à mort/déshabillage/vol. Mais dans cette série, il y a  une crime atypique. Dans la nuit du 28 au 29 mai 1973, un couple d'amoureux est tué par balles, près du cimetière de Laigneville. Ce double meurtre chiffonne l'inspecteur Daniel Neveu, qui, depuis 1974, a repris l'affaire des meurtres de Nogent à zéro.

 


         (Daniel Neveu dans les années 2000)

 

Ce jeune fonctionnaire, entré dans la Police Nationale juste avant mai 1968, va apporter un éclairage nouveau à l'enquête. Neveu s'aperçut que le double meurtre du cimetière ne collait pas avec le modus operandi habituel du tueur, qui s'en prenait aux femmes seules. Or, cette fois-ci, un homme avait été occis, avec sa compagne. Il émit l'hypothèse que ce forfait était une "crime d'opportunité". Le tueur était allé se recueillir sur la tombe d'un proche, au cimetière de Laigneville et avait profité de l'aubaine de ce couple isolé, pour effectuer son macabre forfait. L'inspecteur fit relever tous les noms du cimetière pour croiser les informations avec d'autres fichiers, celui des habitants de Nogent, des suspectés et ceux qui avaient déjà eu des problèmes avec la justice, car Neveu était persuadé que l'assassin était d'abord un voleur, qui avait déjà eu des démêlés avec la justice. Ces recherches laborieuses permirent de dresser une liste de 30 noms dont un certain Marcel Barbeault, 35 ans, mari, père et ouvrier modèle. Barbeault allait souvent se recueillir sur la tombe de sa mère au cimetière de Laigneville et avait déjà eu, par le passé, des problèmes avec la justice pour des cambriolages. Le 14 décembre 1976, une perquisition est effectuée au domicile du suspect. La police mit la main sur un fusil 22 long rifle qui, après analyse balistique, se révéla être l'arme des 8 crimes. Les enquêteurs s'aperçurent aussi que chaque fois que les forfaits étaient commis, Barbeault ne travaillait pas, il était où en vacances ou en RTT. Le suspect nia les faits qui lui étaient reprochés, affirmant qu'il avait trouvé ce fusil dans une cabane ...Peu loquace avec les policiers, puis avec son avocat, Maître Jean-Louis Pelletier,  Marcel Barbeault resta une énigme. L'élément déclencheur de sa série meurtrière fut certainement le décès de sa mère adorée, en 1968, mais les psychiatres n'ont pu déchiffrer le mystère de ce serial-killer à l'apparence si banale.

Le 25 mai 1981, juste après l'élection de François Mitterrand, Marcel Barbeault fut jugé à la cour d'assise de Beauvais et condamné à la prison à perpétuité. Rejugé en 1983, il prit la même peine et est toujours emprisonné aujourd'hui.

L'inspecteur Daniel Neveu qui résolut cette affaire en vrai profiler, à l'époque où le profilage des serial-killer n'existait pas,  fut aussi un des acteurs principaux de l'enquête sur le  "tueur de l'Oise", le gendarme Alain Lamare. Et encore une fois, il eut la bonne intuition, celle que ce tueur faisait partie des forces de l'ordre, mais c'est une autre histoire.

 

Faites entrer l'accusé sur l'affaire Barbeault.

 


 

 

 



05/10/2015
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