Les grandes affaires criminelles.

Les grandes affaires criminelles.

SERIAL KILLER


Oba Chandler, le monstre de Tampa.

Le 4 juin 1989, trois corps féminins sont retrouvés, nues, flottants dans la Baie de Tampa Bay, aux Etats-Unis. La femme adulte et les deux adolescentes ne purent être identifiées, mais il est clair qu'elles avaient été assassinées, puisque elles avaient les pieds et les poings liés et qu'un bloc de béton d'une dizaine de kilo était attaché à leurs cous. Leur nudité semblait indiquer qu'elles avaient subi des agressions sexuelles. L'autopsie démontra qu'elles avaient été jetées vivantes dans l'eau, et qu'elles avaient péri noyées, de l'eau remplissant les poumons. Rapidement, un coup de fil d'un hôtelier du coin à la police,  qui n'avait pas vu revenir ses clientes depuis 3 jours, confirma l'identification des 3 victimes. Il s'agissait de Joan Rogers, 36 ans et de ses deux filles, Michelle, 17 ans et Christe, 14 ans.

 


 

Les trois femmes étaient parties de Willshire, village de l'Ohio, pour passer des vacances en Floride, laissant leur père et mari, propriétaire d'une laiterie, et incapable de se libérer.

Un temps soupçonné, Jo Rogers fut rapidement innocenté, l'homme n'ayant pas quitté sa laiterie de la semaine.

Dans leur chambre d'hôtel bien rangé, les enquêteurs ne découvrirent rien de particulier. Par contre, près de l'embarcadère, sur le port de plaisance, les policiers mirent la main sur la voiture des trois femmes. L'habitacle ne révéla rien de particulier, sauf un prospectus où apparaissait deux écritures distinctes. Un court message indiquait l'embarcadère et l'indication blanc/bleu, un autre, était un itinéraire menant à l'hôtel des trois femmes.

La graphologue du FBI reconnut l'écriture de Joan Rogers pour  le court message concernant l'embarcadère, mais l'autre message, indiquant une direction, n'avait été écrit par aucun membre de la famille et avait donc été écrit par un inconnu, certainement le meurtrier.  Une empreinte de paume de main est révélée au test de la Nihydrine, elle n'appartient à aucune des 3 victimes.

Les policiers disposaient donc de peu d'indices et firent une campagne d'affichage dans la ville, avec une récompense de 25 000 $ pour toute information.

 


 

Les enquêteurs furent informés, par l'université de Tampa, que les corps, qui étaient restés immergés trois jours dans l'eau, remontèrent à la surface à cause des gaz produits par la décomposition des chairs. Et que selon les courants traversant  la baie, ils avaient été jetés à l'eau au milieu de celle-ci, et non pas du littoral ou d'un pont. Ces informations éclairèrent les enquêteurs sur l'annotation "embarcadère" et "blanc/bleu", qui signifiait, certainement, que les trois femmes avaient eu un rendez-vous à l'embarcadère, avec un inconnu, qui disposait d'un bateau de couleur blanc/bleu. L'inconnu pouvait être l'auteur du deuxième message, écrit sur le prospectus retrouvé dans la voiture. Les policiers convoquèrent alors tous les propriétaires d'un bateau de couleur blanc/bleu, pour savoir si il y en avait un qui aurait eu des antécédents judiciaires. Mais rien ne fut trouvé et le seul suspect potentiel chez qui on avait retrouvé des cubes de béton, fut innocenté rapidement.

Une touriste canadienne relança l'affaire. Elle était allée porter plainte à la police de Tampa pour viol. Se baladant avec une amie sur le port, deux semaines avant le triple meurtre, un homme d'une quarantaine d'années leur avait proposé une ballade dans la baie, pour admirer le crépuscule.  Judith Blair avait accepté l'invite alors que son amie Barbara Mottram avait décliné la proposition. Elle avait pu se sauver, en pleine nuit, en se jetant à l'eau, pour nager jusqu'à la rive. La police put faire alors un portrait-robot de l'agresseur,

 


qu'elle fit diffuser dans les médias. Le modus vivendi du violeur ressemblait fort à l'affaire Joan Rogers. Mais personne ne reconnut le portrait et l'affaire commença à tomber dans l'oubli. Jusqu'à qu'un policier, en 1992, eut l'idée de faire placarder, dans la ville, le message écrit par l'inconnu, sur le prospectus,


avec le message:

"Si tu sais qui a écrit l'adresse ? Tu pourrais savoir qui a tué la famille Rogers !"

 

Ce fut la première fois, dans l'histoire des enquêtes criminelles, que la police se servait de l'écriture d'un inconnu pour trouver un coupable dans une campagne d'affichage ! Et, miracle, le procédé marcha !! En effet, une automobiliste habitant Tampa, Jo Ann Steffey, reconnut tout de suite l'écriture très caractéristique de l'inconnu, avec ses T majuscule, même au milieu des mots. C'est celle d'un entrepreneur, nommé Oba Chandler, qui lui a fait des travaux chez elle il y a peu, et qui lui a laissé un devis écrit. Avertissant la police, les deux écritures, celui du devis et celle présente sur le prospectus sont identifiées comme provenant de la même personne, un certain Oba Chandler.


 

 

Oba Chandler est un homme de 43 ans, père de 8 enfants avec 7 femmes différentes. L'homme a eu déjà à faire à la police pour des délits d'agressions sexuelles, pendant son adolescence. Il habite près de l'embarcadère, possédait un bateau de couleur blanc et bleu, vendu juste après la découverte des corps, et est clairement identifié comme l'auteur du message sur le prospectus. L'empreinte partielle de la paume retrouvée sur le papier correspond à la sienne. De plus, en vérifiant les appels radio de la nuit fatale, dans la zone de la baie,  la police arriva à identifier un message d'Oba Chandler à sa femme, pour lui annoncer qu'ayant une panne de moteur, il serait en retard ! L'homme était donc en mer, durant la nuit des meurtres.

 

Chandler est alors interpellé par la police, mais nie les faits. C'est alors qu'au cours d'un tapissage, la touriste canadienne reconnût formellement son agresseur, Oba Chandler !

 

Pour les enquêteurs, la journée fatale aurait pu se passer comme ça:

 

- Joan Rogers et ses deux filles se perdent en voiture, dans Tampa. Elle s'arrête pour demander l'adresse de leur hôtel à un inconnu, qui s'avéra être Oba Chandler.

 

- celui-ci leur indique la direction à prendre en écrivant sur un prospectus. (1ere erreur). Natif de l'Ohio, comme les trois femmes, il leur propose une ballade en mer au crépuscule, sur la baie. Elles acceptent, elles n'ont rien à craindre de ce charmant quadragénaire.

 

- le soir, les trois femmes retrouvent le bateau de couleur blanc/bleu, de Chandler, à l'embarcadère. Elles partent au milieu de la baie.

 

- en pleine mer, ils les menacent d'un couteau (comme avec la touriste canadienne), les déshabille et les ligote. Les trois femmes ne savant pas nager et elles ne peuvent donc pas fuir.

 

- après les avoir violé, il les leste d'un bloc de béton au cou, et les jette, une à une, et toujours vivante, dans la baie, pour qu'elles disparaissent à tout jamais.

 

- il commet alors l'erreur de joindre sa femme, du bateau, par radio, pour l'avertir de son retard à cause d'un ennui de moteur.

 

 

 

Chandler nia toujours les faits, arguant qu'il était allé à la pêche, la nuit du crime ...Mais le faisceau d'indices l'accusant est bien trop important :

 

- il est l'auteur de la note sur le prospectus (expertise graphologique et identifié par une empreinte) ce qui le relie aux victimes.

 

- il habitait près de l'embarcadère et disposait d'un bateau de couleur blanc/bleu. Il a vendu ce bateau juste après les meurtres.

 

- il a été formellement reconnu par une touriste canadienne qui l'accusa de viol, juste après les meurtres des trois femmes. Le modus operandi, "ballade en bateau au crépuscule sur la baie, puis tentative de viol" correspondait à celui de l'affaire Rogers. Mais la femme, sachant nagée, s'était jetée à l'eau, en pleine nuit.

 

- Chandler naviguait sur la baie, la nuit du crime, un appel radio à sa femme l'attesta.

 

- enfin, son passé de délinquant sexuel alourdissait le tout.


 

Le 4 novembre 1994, Oba Chandler fut condamné à la peine de mort, le jury n'aura mis que 10 minutes à délibérer. Le 15 novembre 2011, 22 ans après son triple meurtre, il est exécuté par injection létale, dans sa prison de Floride, un billet direct vers l'enfer.

Le cas Oba Chandler, narré par Pierre Bellemare, dans Les enquêtes impossibles.


 


21/07/2013
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Jean-Paul Leconte, le monstre de la Somme.

 

Jean-Paul Leconte a été deux fois condamné à perpétuité pour les meurtres et les viols de Patricia Leclercq


(Source: TF1)

et de Christelle Dubuisson.

(

(Source: Le courrier Picard)

 

Enfant turbulent, élevé par ses grands-parents, Jean-Paul Leconte fut un enfant choyé par ses derniers. Adolescent, il mène une vie oisive, entrecoupée de petits larcins. Mais Jean-Paul se trouve un nouveau passe-temps, violer les femmes et les fillettes ! Pris dans une frénésie sexuelle, il en viola  trois le même jour !! Arrêté, il fut, une première fois, condamné à 17 ans de prison. Dans sa geôle, il demanda au bout de quelques années une liberté conditionnelle, qui fut refusée par le psychiatre carcéral, au motif que Jean-Paul, grand pervers devant l'éternel, avait une grande probabilité de récidiver ! Bref, lorsqu'au bout de 13 ans on le remit en liberté, c'est un prédateur sexuel qu'on lâcha dans la nature, en ce mois de mai 2002.

2 mois plus tard, en juillet 2002, sur une route de campagne, il croise Patricia Leclerq. Il percute son vélo et la kidnappe. Il la viole dans un bosquet et la bat à mort, pour la finir en lui roulant deux fois sur le corps ! Le violeur s'était transformé en tueur.

Un mois après, c'est autour de Christelle Dubuisson de passer dans les mains du prédateur. Enfant de la DASS, récupéré par son père, Christelle, 18 ans, fut retrouvée violée et tuée sous un fourgon qui avait été volé sur un chantier. Le violeur/tueur se transformait en serial-killer !

Pour la première victime, l'ADN retrouvé sur le corps de la suppliciée reliait le crime à Jean-Paul Leconte.

Pour Christelle, un témoin avait vu Jean-Paul Leconte voler le fourgon sous lequel l'adolescente a été retrouvé morte. Détail plus sordide, l'ADN du sperme du père de la jeune fille avait été retrouvé sur sa culotte ... Abusée sexuellement par son père, elle avait fini dans les griffes d'un prédateur sexuel sans pitié ! Une vraie vie de calvaire !

Malgré les preuves qui l'accablait, Leconte nia l'évidence, même lorsqu'on lui fit écouter ses aveux faits à sa grand-mère, lors d'une conversation téléphonique passée de la prison.

Leconte fut condamné à deux peines de perpétuité, en 2005,  pour les deux meurtres, avec une période de sûreté de 22 ans. Clamant son innocence, il se pourvut en appel, en 2007. Et, coup de théâtre, il avoua enfin les deux assassinats.

Quant au viol et au meurtre d'Elodie Koulik, l'affaire a été résolue en janvier 2012, par une nouvelle technique d'analyse ADN. L'empreinte génétique du sperme retrouvée sur la jeune femme n'avait pas été retrouvée dans le fichier national des empreintes génétiques.  Une nouvelle technique venant des USA permit de trouver des ADN parents. Et là, on retrouva l'empreinte d'un homme déjà incarcéré pour agressions sexuelles sur mineurs. Il s'avéra alors que l'ADN du meurtrier était celui de son fils, Grégory Wiart, mort dans accident de la route en novembre 2003. Il n'en reste pas moins que ses complices, dont les voix ont été entendues dans le dernier coup de fil d'Elodie, sont toujours dans la nature.

Cette sordide affaire pose deux problématiques :

- la première, on peut s'étonner de la capacité de négation d'un individu devant des faits qui l'accablent. Sans faire de la psychologie de comptoir, on pourrait attribuer ce trait de caractère au sentiment de toute-puissance d'un enfant choyé et toujours défendu par ses grands-parents, contre vents et marées. La grand-mère hurlant même à l'innocence de son petit-fils, malgré que ce dernier lui ait avoué son crime par téléphone !!

- la seconde, est la question de la récidive chez les délinquants sexuels. Condamné, une première fois, à 17 ans de prison pour des faits de viols, le psychiatre de la prison avait émis un avis négatif à la demande de liberté conditionnelle demandée par le prévenu au motif qu'il y avait de grandes chances de récidive ! En sachant cela, l'institution judiciaire a laissé sortir, au bout de 13 ans, un homme considéré comme un grand pervers, qui avait été jugé comme un récidiviste en puissance par l'institution carcérale ! Faire sortir Leconte sans aucun suivi, c'était jeter un fauve dans la société ! Deux mois plus tard, il violait et tuait.

 

Mirez le faites-entrer l'accusé sur l'affaire Leconte.


 


21/07/2013
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