Confondu par son ADN, 22 ans après son forfait.
(Source: Le Parisien)
Saïda Berch, 10 ans et Sarah Syad, 6 ans, avaient toutes les deux été enlevées dans une cité de Voreppe, petite ville de l'Isère, il y a 22 ans. Sarah avait été kidnappée en avril 1991, retrouvée le lendemain, étranglée. La fillette avait subi des violences sexuelles et des mouchoirs souillés de sperme avait été trouvés à côté de la petite victime.
Saïda disparut en novembre 1996, retrouvée dans un canal d'irrigation, deux jours plus tard. Le petite fille n'avait pas été violée, mais les enquêteurs avaient trouvé, sur la scène de crime, un magazine pornographique souillé de liquide séminal.
Le meurtrier avait donc laissé des traces d'ADN dans les deux affaires. 20 ans plus tard, après une analyse des traces de liquide séminal que le tueur avait laissé sur des mouchoirs et sur un magazine porno, le profil ADN de l'assassin avait pu être obtenu, et il était le même dans les deux cas.
Les gendarmes ont donc vérifié si un ADN identique se trouvait dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques, le FNAEG, et là, bingo ! Le profil ADN correspondait à un voisin des fillettes (ses empreintes génétiques avaient été rentrées dans le fichier après un cas de délinquance routière), qui en 1991 avait 16 ans et était un ami des enfants des deux familles. Interrogé, à l'époque, il avait été mis hors de cause.
Ce cas démontre encore la pertinence et l'efficacité de ce fichier national automatisé des empreintes génétiques, crée par la loi Guigou, en 1998, suite à l'affaire du "tueur de l'est parisien", un certain Guy Georges. Le critère d'inscription à ce fichier sont précisé par la CNIL :
"L'enregistrement des empreintes ou traces est réalisé dans le cadre d'une enquête pour crime ou délit, d'une enquête préliminaire, d'une commission rogatoire ou de l'exécution d'un ordre de recherche délivré par une autorité judiciaire".
L'empreinte génétique est conservée 40 ans pour les personnes condamnées ou disparues et 25 ans pour les autres. Au 31 août 2012, le FNAEG contenait 2 039 874 profils génétiques.
Ce fichier a souvent été stigmatisé comme un flicage général de la population. C'est toute la problématique des rapports entre la liberté et la sécurité que pose ce fichier. Personnellement, et dans le cadre d'un régime démocratique, encadré par des procédures d'utilisation, ce fichier ne me pose pas de problèmes et il permet de résoudre de nombreuses affaires et donc de sauver de nombreuses vies. Mais la réflexion de Xavier Renou, fondateur des désobéissants, relève aussi du bon sens !
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